Le créateur de NFT Mason Rothschild est condamné à verser 133 000 $ à la marque de luxe Hermès. Le motif, avoir créé une collection de NFT nommée MétaBirkins représentant la collection de sac Birkin de la célèbre maison de luxe. Un exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire lorsque l’on veut créer des NFT.
Retour sur l’affaire MetaBirkin
Notre agence web3, vous fait un petit résumé de l’affaire et de ses protagonistes. Si tout le monde connaît la célèbre maison de luxe Hermès, le nom de Mason Rothschild vous parlera peut-être moins.
Qui est Mason Rothschild ?
Non ce n’est pas un membre de la famille Rotschild, il s’agit du pseudonyme choisi par Sonny Estival un artiste et entrepreneur Californien âgé de 28 ans.
Le créateur de NFT n’est pas un étranger au monde de la mode et du luxe. Il a notamment travaillé pour Christian Dior et Saint Laurent.
En mars 2021 il lance sa boutique de vêtement haut de gamme, Terminal 27, une boutique basée à Beverly Hills sur les hauteurs de Los Angeles.
Sa passion pour le luxe l’amène à créer MetaBirkin, une collection de NFT destinée à rendre hommage au sac emblématique de la marque Hermès.
Mis en vente ces NFT rapportent plus de 1 million de dollars à son créateur et selon Luxus-plus certains se revendent à des prix allant de 5 000 à 165 000 dollars.
Hermès mis au courant n’apprécie guère cet hommage, et porte plainte contre l’artiste.
Les MetaBirkins un hommage pas très chic pour Hermès
La Maison de luxe voit d’un mauvais œil que l’on utilise son identité de marque afin de créer des NFT. Surtout quand il s’agit de les vendre.
Les réactions ne se font pas attendre, en Décembre 2021 Hermès prend contact avec Mason Rotshchild, afin de demander le retrait de la vente des Metabirkins.
Dans le même temps Opensea, la marketplace NFT reçoit une notification par Hermès.
La plateforme de vente, décide de retirer les Metabirkins. Néanmoins l’artiste américain persiste à vouloir continuer de vendre ses NFT.
Hermès ayant fait part de ses craintes d’être associé à la collection de NFT, Rothschild précise sur le site metabirkins.com que son projet en aucun cas n’est associé à la célèbre maison de luxe.
Pour la marque française cette réaction ne suffit pas. Mason Rothschild cherche à capitaliser sur le prestige inspiré par Hermès et sa démarche n’est en rien artistique.
En Janvier 2022 Mason Rothschild est assigné en Justice, et fin janvier s’ouvre son procès.
Procès Hermès vs Mason Rothschild : de l’art ou du pognon
Dans les faits, il ne s’agit pas d’une simple copie des célèbres sacs de luxe. Les sacs affichés sur les NFT sont couverts de fourrure et non de cuir. De plus le Baby Birkin représente un fœtus à l’intérieur du sac.
L’artiste numérique est toutefois accusé de contrefaçon. Les avocats d’Hermès, lui reprochent de chercher à s’enrichir rapidement en se servant de l’image de marque de Birkin.
Les avocats de Rothschild ont basé leur défense sur le fait que la série de NFT était avant tout une expérience sociale à propos de la consommation des produits de luxe.
La défense a également évoqué le fait que le créateur de NFT mettait en évidence sa non-affiliation avec Hermès.
La justice a statué que cette copie n’était pas de l’art. Elle a également retenu que fait que si Hermès décidait un jour de créer des NFT cette collection risquait de lui faire du tort du fait de la confusion engendrée.
Le 8 février, le tribunal fédéral de New-York reconnaît Mason Rothschild coupable de contrefaçon et dilution de marque. Il est également coupable de cybersquatting pour avoir utilisé le nom de domaine metabirkins.com laissant sous-entendre une affiliation à Hermès.
Mason Rothschild doit désormais verser 133 000 $ à Hermès.
Le verdict a été rendu depuis plus de deux semaines néanmoins il continue d’animer les débats dans différents milieux.
Affaire Métabirkins, une autre relance sur la valeur artistique des NFT
L’affaire est close, on ne touche pas même virtuellement à Hermès. Si le verdict du tribunal de New York a été clair dans son verdict. Le sujet continue d’être débattu.
Métabirkins un verdict controversé
En France les avocats valident la décision de justice prise outre-Atlantique. Néanmoins la décision reste discutée dans le milieu artistique.
Blake Gopnik critique d’art en chef fait partie de ceux qui estiment que la décision de justice est infondée. Pour lui la collection de NFT MétaBirkin est bien de l’art.
Hermès a insisté sur le potentiel risque de confusion avec Metabirkin si jamais la maison du luxe se mettait à créer des NFT et à les vendre.
Il s’agit donc d’une reconnaissance en règle de la valeur des NFT dans le paysage économique.
Affaire MétaBirkins : l’adoubement des NFT par Hermès
Comme mentionné dans des articles précédents, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers le web3.
Après le jugement rendu par le tribunal de New-York, il est probable qu’Hermès se lance dans le web3.
Si certains disent que les NFT ne sont qu’un joujou de plus pour les grandes entreprises, détrompez-vous, il est fort probable que les petites et moyennes entreprises fassent de même.
Vous-même un jour probablement serez concerné par la tokenisation.
Mais il s’agit de plus qu’un simple débat sur la place des NFT dans l’art et l’économie. Cette affaire envoie un signal fort envers les aventuriers peu scrupuleux du Web3.
Et si finalement il s’agissait d’une victoire pour les artistes
Les débuts des NFT ont été marqués par la présence de comportements malhonnêtes.
Certaines personnes n’ont pas hésité à voler le travail d’artistes afin de les revendre sous forme de NFT (on appelle cela également le copymint). Des milliers d’œuvres ont été revendues sous la forme de tokens aux détriments d’artistes.
Les zones sont encore floues en termes de législation à propos des NFT. Néanmoins cette décision devrait influer en faveur non seulement en faveur des grandes entreprises mais aussi en faveur des petits artistes qui se voient souvent spoilés du fruit de leur travail.